AHP: Crise politique: l’avenir du premier ministre désigné Evans Paul toujours hypothétique: les partis politiques de l’opposition auraient refusé d’endosser sa nomination et l’auraient clairement fait savoir au chef de l’Etat

Agence haitienne de presse 

Port-au-Prince, le 8 janvier 2015- (AHP) – Rien n’est encore joué dans le dossier Evans Paul, premier ministre designé ulilatéralement, selon l’opposition, par le président Michel Martelly.

Divers secteurs exerceraient  des pressions de toutes formes, au parlement et ailleurs, en faveur et contre  M.Paul qui circulent aujourd’hui sous haute sécurité, bénéficiant d’une partie importante du back-up de  l’ancien premier ministre forcé à la démission, Laurent Salvador Lamothe

Selon des informations proches des discussions engagées entre le président Michel Martelly et  les partis politiques de l’opposition, ces derniers ne seraient pas prêts à endosser  la nomination de  l’ancien secrétaire géneral de la Convention Unité Democratique (KID) et l’auraient  clairement fait savoir au chef de l’Etat.


Ils se prépareraient même à parapher une déclaration en ce sens, selon les mêmes sources.

Selon le président du bloc des parlementaires pour le renforcement institutionnel PRI, Sadrack Dieudonné, le président Michel Martelly a mis la charrue avant les bœufs en nommant au poste de premier ministre, l’ancien leader de la KID (qui aurait, selon des sources, manifesté à deux reprises,  le désir de se retirer de la course,  en raison de la forte oppositionà laquelle il ferait face)

La nomination du successeur de Laurent Lamothe à la primature devrait découler d’un consensus, a dit l’élu des Gonaïves qui estime que la démission de Me Anel Alexis Joseph n’est pas à mettre à l’actif du président Martelly.
  
Pour Sadrack Dieudonné (opposition), le chef de l’Etat ne fait que tergiverser depuis des mois . C’est seulememnt maintenant que les négociations à proprement parler  commencent, a-t-il dit. 

Toutefois, des parlementaires pro-gouvenementaux ont accueilli favorablement jeudi la démission du président du CSPJ, Anel Alexis Joseph.

Le sénateur Mélius Hyppolite qui croit que cette nouvelle donne est susceptible de contribuer au dégel de la situation, se dit prêt à participer à la séance au cours de laquelle, le premier ministre choisi Evans Paul présentera sa politique générale au grand corps.

Le parlementaire estime que le choix de l’ancien dirigeant de la KID  est l’un des meilleurs dans le contexte actuel et si M. Paul fournit des réponses satisfaisantes lors de la présentation de son enoncé de politique générale, Mélius Hyppolite se dit t prêt à lui donner feu vert. 

Pour sa part, le vice-président du Sénat Andrice Riché qui s’en est pris une nouvelle fois aux sénateurs du groupe des 6, les invite  tout de même à voter les amendements à la loi électorale, estimant que chacun des protagonistes doit être prêt à lâcher du lest.

Après la démission de Me Anel Alexis Joseph, l’élu de la Grande-Anse dit maintenant attendre le vote des amendements et la formation d’un CEP, suivant l’esprit de l’article 289 de la constitution.

Il encourage ses pairs à se tenir prêts à travailler durant tout le week end, si nécessaire, pour sortir le pays de l’impasse.  Andrice Riché soutient que si Anel Alexis Joseph a pris du temps pour démisionner, c’est parce qu’il attendait le versement d’une pitance (kraze Aran).

Des déclarations rejetées par le porte-parole de la présidence, Lucien Jurat, qui dément que M. AJoseph ait démissionné en échange  de promesse d’argent.

Le porte-parole a plutôt réaffirmé la volonté du chef de l’Etat de faire tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à une solution à la crise politique et dit compter sur la bonne volonté des autres acteurs.

Cependant, une source diplomatique a indiqué jeudi à l’AHP, sous couvert d’anonymat, que la  sagesse devrait guider au chef de l’Etat  le choix d’un premier ministre  susceptible de faire  le plus large consensus possible, alors qu’une course contre la montre est engagée à 4 jours de l’échéance du 12 janvier qui marque  la fin du mandat  d’un 2ème tiers du Sénat et de l’ensemble des députés.

Et ce diplomate de questionner: le president peut-il driger par decret au moment où partout à travers le monde,  les  pays ayant la démocratie pour boussole  oeuvrent a renforcer leurs institutions.  Et le premier  ministre  designé  acceptera-t-il  d’être  un dirigeant de facto, lui dont on rapporte  qu’il s’est toujours presenté comme un grand défenseur de l’Etat de droit.